Un village, tout simplement...

 

Notre périple, qui a commencé le 1er juillet 2014, nous a emmenés jusque dans l’est de l’Uruguay. Après 10 jours de route au travers des paysages familiers bien que surdimensionnés pour nous (ici, même si nous avons les mêmes vues qu’à la maison, tout est plus grand, les plages, les champs, etc.) nous atteignons les faubourgs de Salto. Le guide décrivait une ville de 120000 habitants, située dans une région agricole et développée. En suivant les indications qui nous avaient été données, nous traversons la banlieue ouest de Salto et arrivons assez rapidement dans une sorte de bidonville. De bidonville, ce lieu en a l’apparence mais pas l’agressivité ou le sentiment d’insécurité que nous imaginions y trouver. Nous n’y sommes pas assaillis, ni regardés de travers (tout au plus, avec un peu d’étonnement) et les gens nous renseignent très gentiment le chemin du village SOS que nous cherchons. C’est au milieu de cette mer de pauvreté que nous trouvons l’oasis que semble représenter le village d’enfants SOS.

Une fois le portail d’entrée passé, nous nous trouvons dans un endroit très agréable, bien aéré, composé de 12 maisons de plein pied qui entourent un espace de jeu. Un autre bâtiment compose le village, il s’agit des bureaux administratifs derrière lesquels se trouvent un terrain de football et un terrain de basquet.

C’est face à ce bâtiment que nous sommes accueillis et durant une fraction de seconde, nous avons l’impression de faire partie de « Sa majesté des mouches » car il nous semble ne voir que des enfants. Mais parmi eux, se trouve Nancy, qui remplace pour le week-end le coordinateur habituellement présent. Elle nous accueille très chaleureusement. C’est un moment un peu difficile pour Cloé et Nathan car nous sommes assaillis de toute part par les enfants qui nous parlent tous en même temps et tellement vite, en espagnol, que nous ne comprenons rien du tout. Nous ferons plus ample connaissance avec eux plus tard car Nancy nous emmène pour que nous puissions calmement nous installer. Contre toute attente, une petite maison rien que pour nous nous attend et a été préparée avec une grande attention. Même le frigo est rempli ! Nous quitterons donc notre camion pour quelques jours et sommes profondément touchés par la chaleur de cet accueil !

Le calme sera de courte durée car, très vite, une nuée d’enfants se rue sur le camion et commence à l’escalader de toute part. Certains d’entre eux passeront leur temps à y grimper durant toute la durée de notre séjour. Nous essayons de comprendre ce qu’ils nous disent et de répondre à toutes leurs questions : d’où venez-vous ? Pourquoi être venu de si loin pour les voir ? Comment est arrivée la « casa rolante » ? etc. Ils sont surexcités mais déjà très attachants de part leur curiosité, leur sociabilité. Ce qui a fait sensation auprès d’eux lors de notre installation, ce sont nos 4 trottinettes. Ces « patinetas », durant 4 jours, ne vont pas cesser de tourner et de tourner encore tout autour du village, créant parfois quelques conflits quand certains les monopolisaient trop longtemps (dans ces moments, les enfants se sont très vite tournés vers Damien qui est devenu, en quelque sorte, le « chef patineta » !

Après avoir un peu appris à connaître les enfants en parlant et jouant avec eux toute la journée du dimanche (LEGO et football pour Nathan, atelier de fabrication de bracelets en élastiques pour Cloé, quelques parts de UNO), nous avons, lundi matin, rencontré Franco, le coordinateur et avons convenu avec lui de l’installation du parcours aventure que nous avions emmené dans nos bagages. L’installation du parcours nous a pris 4 bonnes heures. Durant ce temps, seuls quelques enfants tournaient autour en posant des questions et en essayant déjà les casques et les harnais. Les autres enfants étaient à l’école (certains y vont en matinée et d’autres uniquement l’après-midi). Vers 14 heures, l’impatience des enfants devenait très palpable et il était temps de laisser les premiers expérimenter le parcours. Alors que j’assurais le premier obstacle qu’était l’échelle de corde, Nathan se chargeait du passage du 1er au 2ème obstacle, Damien gérait la descente en tyrolienne tandis que Cloé, au sol, vérifiait les harnais et les casques avant de laisser les enfants monter. Très vite, une grande file d’enfant s’est formée et même quelques adultes courageux sont montés et ont franchi le pont de singe et le pont branlant avant de s’essayer à la tyrolienne (non sans appréhension pour certains J). Ce fût une journée épuisante pour nous mais quel réconfort et bonheur de voir tous ces enfants, un large sourire aux lèvres, si contents d’avoir pu vivre cette expérience de parcours dans les arbres ! Beaucoup insistent pour nous aider à tout ranger alors qu’il fait déjà nuit. Grâce à cette équipe efficace, en moins de 2 heures, il ne reste de cette activité que les photos et le souvenir heureux (nous l’espérons) que chacun en gardera. Nous remercions l’ensemble de nos sponsors qui ont fourni le matériel nécessaire au parcours aventure !

Mardi, jour de notre départ, nous mettons un soin tout particulier à ranger et nettoyer la maison qui nous a si gentiment été prêtée. Quand tout est prêt, nous allons retrouver Laura, la directrice générale qui nous propose d’aller visiter le centre social de SOS, adossé au village. En réalité, à Salto, en plus du village, SOS a développé 5 centres de jours qui accueillent des enfants qui ont encore la possibilité de dormir en famille. Le centre que nous avons visité est composé de plusieurs espaces pour accueillir les enfants en les répartissant par groupe d’âge : un espace pour les 1 à 3 ans, un autre pour les 4 à 8 ans et un dernier pour les 8 à 12 ans. Dans ce centre, les enfants ont la possibilité d’avoir un suivi pédagogique et des activités complémentaires. Ces activités sont destinées à leur fournir des compétences manuelles qu’ils pourront utiliser plus tard pour subsister : cuisine, coiffure, couture, etc. Dans ce centre, nous avons eu l’occasion de rencontrer les éducateurs, les travailleurs sociaux ainsi que le psychologue. Au quotidien, ces gens font un travail formidable pour essayer de sortir les enfants de Salto de la misère et leur donner une chance. En tout, ce sont 400 enfants qui sont ainsi accueillis chaque jour sur la seule ville de Salto. Ajoutons que dans le centre social que nous avons visité, se trouve également une « polyclinique » composée d’un seul local équipé en matériel de dentisterie et d’orthodontie (fauteuil et instruments) ainsi qu’avec une table d’examens et les instruments adéquats pour effectuer un suivi pédiatrique et gynécologique des patients. Cette polyclinique est ouverte à l’ensemble du quartier et pas uniquement aux enfants accueillis par SOS. Sur Salto, d’autres centres de jour proposent également des soins médicaux. Dans ce centre, comme partout ailleurs, nous rencontrons des enfants et du personnel extrêmement souriants et accueillants.

Le financement de toutes ces activités en Uruguay repose pour une part de l’argent reçu par le niveau international de SOS villages d’enfants, des dons que l’association reçoit et des parrainages des enfants. Dans le village, chaque enfant a un parrain et visiblement, les enfants en ont connaissance et savent où vit leur parrain/marraine (certains nous ont parlé de l’Espagne, de l’Australie, etc.)

C’est conscients de notre chance de vivre en Europe et admiratifs du travail réalisé ici que nous quittons ce village. L’expérience a été tellement riche et intéressante que nous avons déjà hâte de visiter le village suivant (celui de Juliaca au Pérou). C’est en toute confiance que nous poursuivrons notre soutien à l’association SOS Villages d’Enfants et nous espérons que beaucoup d’entre vous se joindront à nous pour les aider à poursuivre sur le terrain ce travail d’éducation, seul réel moyen de s’en sortir, nous en sommes persuadés.

Pour soutenir SOS Villages d’Enfants au travers de notre projet :

http://www.sos-villages-enfants.be/events/tincantruck

 


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