Le kalahari, comme une traversée du désert...

Le désert du Kalahari est la plus grande étendue de sable au monde (2,5 millions de km2). Il recouvre la majeure partie du Botswana, déborde en Namibie, en Afrique du Sud et en Angola. C'est un desert surprenant par la végétation qui y pousse (Green désert). Nous y avons croisé des zones très vertes remplies de végétations xérophiles et également des pans complètement désertiques. Nous avons choisi de quitter le Botswana en traversant un des plus grands espaces protégés et non habités: le Kgalagadi Transfrontier Park (KTP) dont la surface est plus grande que celle de la Belgique. 
Nous quittons donc Maun et le delta de l'Okavango en direction du sud. La main road est de bonne qualité et nous permet de rejoindre Kang où nous passerons notre dernière nuit en zone habitée. De là nous parcourons encore une centaine de km sur une route en tarmac pour prendre la piste qui mène au KTP. L'ambiance de cette piste nous confirme que le sol du Kalahari est fait de sable et que parfois il peut être profond. Nous allons d'abord utiliser les vitesses courtes du camion, ensuite les blocages de ponts et enfin nous devons diminuer la pression des pneus de moitié. La sensation de conduite doit être proche de celle d'un chasse-neige qui pousserait 5 tonnes de neige devant lui sur une route verglacée... 
 
Nos 2 premiers bivouacs se font au bord d'un pan (lac asséché) et nous permettent d'observer springboks, oryx, chacals, gnous, steenbocks et de recevoir la visite d'une hyène brune alors que le pain cuisait dans le feu. La hyène est restée une demi heure à tourner autour de nous sans montrer de signe d'agressivité. Nous avons donc pu continuer la cuisson du pain et rester au bord du feu pendant que Nathan nous lisait les habitudes alimentaires de l'animal : baies et fruits (cool), rongeurs et lapins (mmmm), antilopes (ah bon....)... nous apprendrons plus tard qu'en principe la hyène ne s'attaque pas à l'homme mais que s'il lui tourne le dos, elle pourrait tenter sa chance (tout de même ! ) 
 
Le bivouac suivant nous l'avons réalisé au milieu du parc, au lieu-dit Matopi, à 5 h de piste de notre premier voisin et 350 km de la première ville. C'est dans ce lieu, seuls au monde, que grâce au téléphone satellite nous recevrons l'excellente nouvelle de l'arrivée d'un nouveau cousin pour Cloé et Nathan. Voyager c'est aussi être loin des siens pour partager ces moments de bonheur...
 
La suite de la piste vers la vallée du Nossob nous a encore permis de découvrir des capacités de franchissement à notre Tincantruck. La piste étroite passe par le sommet de dunes et nous demande donc d'avoir suffisamment de vitesse pour ne pas s'enfoncer dans le sable profond et réussir à franchir l'obstacle. Certaines dunes, plus hautes, demanderont plusieurs essais. Et, à 20 km de l'Afrique du Sud et de ses pistes confortables, une dernière dune arrivera presque à nous empêcher d'atteindre notre but. C'est finalement au bout du 8eme essais, et avec des pneus dégonflés de 75%, que l'obstacle est franchi. 
 
Sur la route de Two Rivers, nous rattrapons le camion de nos amis les Dacaluf. Les enfants sont heureux et changent de camion pour jouer avec leurs amis. Nous passerons 4 jours avec eux à sillonner le parc. Nous aurons la chance de partager avec eux la rencontre avec leurs premiers lions. Les soirées au coin du feu seront agrémentée par la guitare de David et les chants scouts que nous partageons avec Camille. Le dernier soir sera plus difficile car une mauvaise nouvelle nous est venue de Belgique et de Suisse. Nous apprendrons le décès tragique de la fille d'un cousin de Choupy. Voyager c'est aussi être loin des siens pour partager ces moments de profonde tristesse.
 
La traversée du Kalahari restera pour nous un moment particulier de notre voyage tant par les choses que nous avons pu y vivre que par celles qui nous rappellent, parfois douloureusement, l'éloignement de nos familles et amis. Le Kalahari, comme une traversée du désert ...

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