Bilan des 6 premières semaines

 

Voici maintenant un peu plus de 6 semaines que nous sommes partis et 5 semaines que nous vivons ensemble à bord du Tin Can Truck. La vie à bord n’est pas toujours simple mais dans l’ensemble chacun a sa place, son rôle et nous arrivons à vivre en harmonie dans cet espace restreint. Il faut dire que nous avons bénéficié d’une météo plutôt clémente qui nous permet d’être majoritairement à l’extérieur et non confinés dans nos 10m2. Nous n’avons, à l’heure actuelle, aucun regret et pensons nous être bien préparés à ce voyage. Bien sûr qu’un meilleur niveau d’espagnol nous aiderait au quotidien, évidemment que nous aurions préféré ne pas avoir de casses avec le camion mais, pour le moment, chaque difficulté s’accompagne toujours d’un compensation qui se transforme souvent en opportunité. Sans casse, nous n’aurions pas passé des moments aussi agréables avec les québécois, sans casse nous n’aurions pas rencontré tous ces réparateurs et nous n’aurions pas pu exercer notre espagnol avec eux. Sans ces difficultés, nous n’aurions pas été aux mêmes endroits, aux mêmes moments et serions passés à côté de rencontres inoubliables.

A propos de rencontres, nous avons recroisé, il y a quelques jours, John et Elizabeth, le couple d’australien dont nous avons déjà parlé sur le site. C’est la dernière fois que nous les croisons en Amérique du Sud car nous prenons maintenant des itinéraires opposés. Nous espérons les revoir à Brisbane, en janvier et nous serons ravis d’encore discuter voyage avec eux. Ce fût également le moment d’échanger à nouveau avec eux  trucs et astuces, notamment pour lutter contre le mal des montagnes que nous risquons de rencontrer dans les prochains jours.

Bref, ce qui nous a le plus marqué durant ces 6 semaines, au-delà des paysages divers et variés, ce sont les rencontres. Chaque personne a sa place dans notre histoire et nous gardons pour chacun un souvenir, une parole, une anecdote dans notre tête et aussi dans notre cœur : que ce soit tous les autres voyageurs croisés au détour d’une route ou d’un camping ; les enfants du village SOS avec leur spontanéité et toute leur innocence ; les guides, sur les différents sites qui ont partagé avec nous l’amour de leur pays, de leur terre, de leur culture ou de leur vin …

Au-delà des découvertes touristiques, au-delà du sentiment de liberté que procure ce voyage, au-delà du plaisir que nous avons d’être ensemble, c’est pour nous la rencontre qui est le mot clé de ces premières semaines et nous l’espérons, des prochaines à venir.

En 6 semaines, nous avons parcouru approximativement 5000 kilomètres, nous nous sommes embourbés 2 fois et avons fréquentés 3 garages différents. Nous avons roulé sur du tarmac, sur du sable, sur des graviers, sur de la boue. Nous sommes passés de 0 à 3300 mètres d’altitude. Et nous avons découvert des paysages époustouflants que ce soit le long du littoral, aux chutes d’Iguaçu, dans la pampa argentine ou, dernièrement, au cœur de la cordillère des Andes. Ces derniers paysages, faits de canyons et de montagnes de toutes les couleurs, il n’y a aucun mot pour les décrire, nous vous laissons découvrir les photos… Nous, nous quittons cette contrée pour d’autres altitudes en gardant en mémoire ces mots découverts au musée de la vigne et du vin de Cafayate :

« Un hombre de las vinas hablo, en agonia…

Antes de morir, revelo su secreto :

-          La uva esta hecha de vino.

Y yo pensé:

Si la uva esta hecha de vino, quiza nostro somos las palabras que cuentan lo que somos.”

Eduardo Galeano

 


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