L'Argentine, d'est en ouest

 

La fameuse piste au nord des marais, celle sur laquelle nous serions peut être encore sans la force des chevaux, a laissé des traces sur le camion. En plus de la grande quantité de boue que nous transportons depuis, nous avons à nouveau cassé 1 pièce, une autre, sur les suspensions avant. Du coup, après une étape à Mercedes pour se ravitailler, nous prenons la route de Corrientes où nous savons qu’il y a un garage Mercedes qui s’occupe également des camions. Nous y arrivons le 5 août mais malheureusement pour nous, le modèle du Tin Can Truck n’est pas distribué en Argentine et ils ne peuvent rien faire pour nous. Nous trouvons ce garage Mercedes peu orienté solution ! Ce n’est qu’après une certaine insistance de notre part qu’ils nous renseignent un petit garage qui pourra éventuellement nous ressouder la pièce cassée. Ce garage, au nom sympathique d’El Chupete, nous apportera une solution. Ce fût à nouveau l’occasion d’être en contact avec les gens du pays, accueillants et très orientés solutions, comme tous ceux déjà croisés auparavant.

Vu l’heure tardive, nous décidons de passer la nuit sur la Costanera de Corrientes, le long du fleuve Parana. Tout y est très calme, la promenade de la côte est parcourue par de nombreux sportifs, de tous les âges qui courent ou qui marchent à vive allure et ce, jusque 23h. Nous y passons un début de nuit très paisible jusqu’à ce que, à 4 heure du matin, une bande de jeunes vienne s’installer devant notre camion, musique à fond et visiblement bien décidés à faire la fête. Damien ira gentiment leur demander de faire moins de bruit, ce qu’ils ont accepté avec bonne humeur.

Nous passerons les 2 jours suivant dans le parc national El Chaco, profitant des chemins aménagés et de la flore du parc lors de 2 randonnées. Une première, très courte, de 2 km et une seconde, le lendemain, de 14 km. C’est en trottinette que les enfants réaliseront cette seconde balade.

Après ces 2 jours au vert, nous sommes tous prêts pour une longue transhumance de 650 km, le long de la Transchaco, une route on ne peut plus rectiligne qui permet de rejoindre la région du nord-andin argentin. Les performances du camion ne nous permettant pas de parcourir ce trajet en une étape, nous passons une nuit sur une aire de station service à hauteur de Presidencia Roque Saenz Pena. Nous avons le malheur de nous stationner à l’arrière de la station, à proximité d’une « Gomeria », vente et montage de pneus, ouverte toute la nuit et où, visiblement, les gars ont besoin de musique forte pour se maintenir en éveil… nous somnolons comme nous pouvons. Seule consolation durant cette nuit difficile, la visite d’une chouette sur la lucarne du camping-car. Ne souhaitant pas renouveler cette expérience malheureuse, nous décidons de rouler toute la journée du lendemain pour nous approcher le plus possible de Salta. Cette partie de la route, bien que rectiligne, offre des vues intéressantes, des champs de coton, des camions bondés de cette douce matière qu’ils sont visiblement en train de récolter. Le bord de la route est également jonché de ces petites boules blanches. Plus nous avançons le long de cette route 16, moins les villages sont nombreux et plus ils ressemblent simplement à quelques maisons, une station service, un tank à eau et des chemins de terre. On se croirait presque dans le film « Bagdad Café », les chèvres et les cochons qui broutent en bordure de route en plus. Sinon, autour de nous, c’est le désert, de la terre, de la poussière et quelques buissons, à perte de vue. Nous aurons ce paysage là jusque Joaquin V. Gonzales. Là, nous arrivons un jour de fiesta traditionnel et y croisons nombreux habitants, montant fièrement leurs chevaux, en costume traditionnel. Ils sont heureux de se faire prendre en photo mais la route est longue et nous ne nous attardons pas. 

 


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