Premier pas en Bolivie

 

Dès la frontière franchie à Villazon, nous avons l'impression d'être à des milliers de kilomètres de l'Argentine que nous venons de quitter, tellement tout est différent. Par certains aspects, nous avons l'impression d'avoir fait un bon dans le passé ou de nous être égarés dans Tintin et le temple du soleil. Partout, des vendeurs d'orange et autres légumes, à même le sol. Beaucoup de femmes portent les vêtements traditionnels de Bolivie avec un drap au travers du dos et de la poitrine pour transporter un enfant, des courses ou des charges parfois très volumineuses. Comme en Argentine, et peut être même plus, les militaires et la police sont omniprésents.

Dès notre entrée également et jusqu'à la ville d'Uyuni, nous suivrons les pistes du Dakar 2014 et constaterons combien le passage du rallye a marqué le pays. Les boliviens semblent très fiers d'avoir pu accueillir sur leur territoire le passage de cette course mythique.

Durant les premiers jours, nous découvrirons les paysages magnifiques des Andes boliviens avec un souvenir tout particulier pour ceux bordant la piste entre Tupiza et Uyuni. Nous y resterons quasi en permanence à une altitude de 4000 mètres avec des paysages variés aussi bien en formes qu'en couleurs jusqu'à voir apparaître, au loin, tout d'abord une sorte de mirage sur lequel les montagnes semblent flotter. En nous approchant, ce mirage se révèlera être le Salar d'Uyuni.

Cette étendue de sel, grande de 12500 km2, ressemble à une mer d'où émergent, de temps en temps, de petites îles. En cette saison, le sol du salar est entièrement composé de sel sous lequel existe une couche d'eau que l'on peut apercevoir par endroit, lorsque des trous se sont formés. Ce sol est tellement dur, que le passage du camion ne laisse quasiment pas de traces et que, malgré nos efforts, nous ne parvenons pas, avec la pelle, à donner le moindre coup dans le sel. Pour protéger le véhicule des attaques du sel, nous l'avons fait laver et graisser la veille dans un lavadero d'Uyuni. Nous passerons la journée dans ce désert et laisserons même les enfants piloter le tincantruck. Il faut dire qu'il n'y a personne et pas le moindre obstacle. Notre seul regret sera de ne pas y passer la nuit comme prévu car, le lendemain matin, je dois être à 7h30 à l'hôpital d'Uyuni pour y recevoir une seconde dose de vaccin anti-rabique suite à la morsure de la veille, par l'un des chiens du lavadero...

Nous prenons ensuite la direction de Potosi, cité minière depuis près de 500 ans, accrochée au Cerro Rico qui recèle de minerais précieux qui feront la grandeur de cette ville au temps des conquistadors. Potosi est située à plus de 4000 m d'altitude et toutes les rues sont en pentes, et quelles pentes ! Pour une question de sécurité et d'éthique, nous décidons de ne pas nous rendre dans les mines dont les visites sont organisées par des agences et ne bénéficient pas aux mineurs qui y triment et y meurent encore aujourd'hui. Rien que la ville vaut cependant la peine mais il n'est pas facile d'y circuler en TinCan. Notre pilote s'en sortira néanmoins très bien. Nous y sommes resté 2 jours car nous avons eu la chance d'arriver à Potosi le week-end des festivités de la San Bartolomé, véritable carnaval avec des centaines de groupes costumés. Le défilé dans les rues est magnifique et haut en couleurs ! Ca valait la peine de souffrir quelque peu de l'altitude dans les rues de la ville.

Après Potosi, nous quittons lentement l'altiplano pour la région des vallées. Et là, à coup de 1000 m de dénivelées en descente, en montée, en descente puis à nouveau en montée, nous atteignons Tarabuco et son célèbre marché. Tout au long de cette route, nous serons poursuivis par un orage qui nous rattrapera de temps en temps mais qui ne gâchera ni la nuit, ni le marché.

Puis, direction Sucre, capitale constitutionnelle de Bolivie. Nous avons toujours un peu de mal à nous retrouver dans une grande ville après avoir passé 3 semaines dans les andes mais nous apprécions les avantages que cela comporte : connexion internet, supermarché, etc. Les enfants, surtout, ont ce besoin, de retrouver, de temps en temps, un peu d'"occident". Nous nous poserons à Sucre 4 jours en tout, le temps de visiter la ville, de recharger nos batteries et nos soutes en provisions, de faire laver notre linge, d'entretenir le Tin Can Truck et de décider de la suite de notre itinéraire. Nous passerons la première nuit sur les hauteurs de la ville, au niveau de la Recoleta pour être ensuite accueillis par une famille de voyageur désormais établis à Sucre. Gael, Audrey et Jules, rencontrés par hasard dans un parc de Sucre, nous offrirons la possibilité de poser nos roues devant chez eux, d'être ainsi au calme et d'avoir l'occasion de partager nos expériences de voyage, nos projets et nos envies. Installés ici depuis 9 mois, ils partageront avec nous leurs trucs et astuces pour appréhender la ville et la Bolivie. Nous les remercions chaleureusement pour leur accueil !

 


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