Etosha Ou pourquoi les hommes aiment- ils les animaux (dernier article de papy Jack)
- Détails
- Catégorie parente: Les grands
- Catégorie : Afrique du Sud
- Mis à jour le samedi 25 avril 2015 14:03
- Écrit par Choupy
- Affichages : 2369
Quatre jour dans le parc d'Etosha à traquer les animaux à la recherche de belles photographies avec à chaque fois la même émotion quand surgissent éléphants, guépards,lions, oryx ou gemsboks,impalas,rhinocéros blancs ou noirs, gnous, kudus,hyènes, hony badger, zèbres,chacals, mangoustes, wildcat,porc épic,springbocks, buffles,redhartebeests,phacochères,babouins, pangolins......
Hélas aucun léopard.
La question est: pourquoi aimons-nous les animaux et quelles motivations poussent des humains à les chercher pendant quatre jours dans le parc national d'Etosha?
Nous les aimons d'abord parce qu'ils sont beaux
C'est à leur apparence que nous pensons spontanément pour expliquer notre attachement aux animaux. C'est qu'elle est plus qu'un spectacle : un entraînement à cultiver notre appétit pour la beauté. La beauté du lion tient à sa grâce, à sa majesté, à son velouté mais peut susciter la peur: une idée de la sauvagerie à l'état pur. Il exerce à la fois comme les autre félins un mouvement de fascination répulsion. On pourrait aussi évoquer la démarche élégante et hautaine de la girafe ou la course gracieuse et agile des springboks.
Nous les aimons aussi dans notre désir de communiquer avec eux. Les animaux nous obligent à faire travailler notre imagination. La grande proximité biologique qui nous lie aux mammifères nous amène à prêter à leurs mimiques des significations humaines,à projeter quelque chose dans leur beauté énigmatique.
Nous les aimons aussi parce qu'il existe une communauté des vivants. Le statut de l'animal évolue. Nous découvrons en lui un semblable au point de le considérer comme une personne au fur et à mesure et en proportion de notre culpabilité à le faire disparaitre.
Nous les aimons encore parce qu'ils ils nous ouvrent au non-humain.
Nous roulions à travers la savane et voilà que d'un coup nous nous retrouvons au milieu d'elles, les girafes. Elles dansent tandis qu'elles courent à l'amble (les deux pattes se soulèvent du mêmecôté), leur cou en se balançant crée un équilibre qui donne l'illusion du ralenti. Nous étions éblouis, immobiles, les girafes évoluaient en cercle autour des buissons, elles dansaient.
C'est l'expérience d'une apparition qui transmet sa stupeur,quelque chose qui ne sera jamais en possession des humains et cette chose était làsous nos yeux: elle danse. Ce n'était pas les girafes elles-mêmes qui me plaisaient ni même la grâce de leurs dimensions, mais le fait qu'elles excèdent le possible.
Qu'il s'agisse d'un animal dont les bondissements m'enchantentou d'une bête embusquée qui guette ma silhouette, chaque fois, la rencontre avec le monde animal m'arrache aux limites que ma condition humaine impose à la raison.
En quelques mots, nous aimons les animaux parce qu'ils sont beaux et stupéfiants, qu'ils nous fascinent, nous attirent et nous font peur, qu'ils participent comme nous au monde des vivants et que, à ce titre, ils peuvent parfois nous culpabiliser, mais qu'ils conservent une part irréductible d'inhumanité à laquelle , malgré nos désirs et nos recherches, jamais nous n'aurons accès.